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LES CRETES


1 - GÉNÉRALITÉS

La définition généralement adoptée pour une race pure est qu'elle se reproduit conformément à elle même. Pour cela il est nécessaire que les deux parents soient parfaitement conformes à la race et identiques entre eux; en d'autres termes, ils doivent avoir le même patrimoine génétique.

Certains aspects de la race sont évidents; d'autres n'attirent pas toujours l'attention des éleveurs, bien qu'ils soient tout aussi importants pour la pureté de la race. Prenons un coq Wyandotte, sa crête "frisée" idéale est plate, bien collée au crâne et peu granuleuse, avec une épine suivant la nuque. Si cette crête était simple, nul ne penserait que c'est un coq Wyandotte. Mais si cette crête est frisée avec de fortes granulations, l'on pensera que c'est un Wyandotte avec un léger défaut de crête; or ce n'est pas un vrai Wyandotte car une crête frisée très granuleuse et une crête frisée bien plate sont dues à des compositions génétiques différentes.

C'est la même chose pour les crêtes simples: un coq Pictave possède une crête aux dents (ou crétillons) nombreuses et fines, dite en râteau"; un coq Nagasaki ou un coq Leghorn possède aussi une crête simple mais avec peu de dents gui sont larges. Si un coq Pictave possède une crête de Nagasaki (ou un coq Nagasaki une crête de Pictave), l'on verra évidemment le défaut, mais si les deux types de dentelure de crête sont mélangés sur le même sujet, le défaut sera beaucoup moins discernable. Pourtant, dans ce cas, le sujet, hétérozygote pour ce caractère de la crête, n'est pas de race pure.

2 - LES DIFFERENTES CRETES

21. La crête normale est celle de la poule Bankiva; elle est dite "crête simple". Sa formule génétique est "Bd+/Bd+", gène nécessaire à la présence d'une crête. La race de Breda ne possède pas ce gène (remplacé par son allèle "bd" et n'a pas de crête. C'est une crête de taille moyenne, comptant cinq à sept dents et un lobe terminé en arrondi. Ce gène "Bd+" est associé dans beaucoup de races à crête simple, au gène «He+" qui agit sur le nombre de crétillons. Toutes les autres formes de crête, sans exception, sont des modifications de cette crête simple dues à un apport d'autres gènes.

22. La crête simple à dents larges et peu nombreuses, type Nagasaki ou Leghorn. Nous avons toujours "Bd+/Bd+" mais "He+/He+", responsable d'un nombre important de crétillons, est remplacé par son allèle hel/hel. Chez les sujets hétérozygotes (He+/hel), la crête a un nombre de dents intermédiaire, de taille variable.

23. La crête "frisé" ou "perlée", encore dite crête "en rose" de l'Anglais "Rosecomb", type Wyandotte ou Hambourg. Il a toujours le gène "Bd+* (présence d'une crête), modifié par le gène "R". L'association "Bd+, W domine le gène Bd+ seul. Donc, lors du croisement d'une volaille à crête frisée avec une à crête simple, tous les descendants de première génération ont la crête frisée. Cette association, tout comme la crête simple, est influencée par la présence des allèles soit He+ soit hel. Si c'est He+ qui est présent nous obtenons une crête fortement perlée comme chez la Java, la Hambourg ou la Sebright. Si c'est hel qui est présent, la crête sera très peu perlée comme chez la Wyandotte. La formule normale de la crête d'un Wyandotte est donc : "Bd+/Bd+, R/R, hel/hel"; si la crête est perlée plus fortement que l'idéal, c'est que la formule génétique est devenue "Bd+/Bd+, R/R, He+/hel" ou pire : Bd+/Bd+, R/R, He+/He+", dans ces deux derniers cas ce n'est donc pas un Wyandotte de pure race.

24. La crête "en pois", mieux dite crête "triple" comme celle du Brahma. Le gène "Bd+", toujours présent, est cette fois modifié par le gène "Pm. Cette crête, de petite dimension, est formée de trois lames longitudinales sur une seule base large, ornées de très petits crétillons; la lame centrale est toujours la plus haute. La formule génétique est alors "Bd+/Bd+, P/P". Il arrive que *Pu soit hétérozygote; c'est ce qui se produit lors du croisement d'un Brahma et d'un Cochin ou d'un Brahma nain et d'un Bantam de Pékin. Dans ce cas la lame centrale de la crête prend de la hauteur aux dépens des deux autres. C'est pourquoi les Brahmas ayant une crête trop haute doivent être sévèrement pénalisés car ils sont impurs.

25. La crête "en noix", type Orloff ou Yokohama, est due à la présence simultanée des gènes responsables de la crête frisée et de la crête triple. Elle se présente comme une verrue de chair, plus ou moins importante et plus ou moins tourmentée suivant la race, sans aucun prolongement vers l'arrière. L'on rencontre parfois des Yokohamas à crête triple (crête type Brahma); ils doivent être éliminés en jugement comme en élevage : il leur manque le gène "Pu, ce ne sont pas de vrais Yokohamas. La Nègre soie possède une crête de ce type, de taille relativement importante; toute présence d'épine en arrière de cette crête est un signe d'impureté de la souche.

26. La crête "double". Le gène "D" a la propriété de dédoubler la crête, quelle que soit sa forme initiale. L'on obtient alors deux crêtes symétriques, réunies à leur base le long de la ligne médiane du crâne. La Caumont en est l'exemple le plus connu, mais ce gène est également présent chez la Houdan (eh oui! Les deux lobes de la "feuille de chêne"), la Crèvecoeur, la La Flèche et la Sultane.

27. La crête à triple épine n'est connue que chez le Barbu de Watermael. C'est une crête frisée (Bd+/Bd+, R/R) de forme courte prolongée par trois épines à peu près d'égale longueur. L'on ignore l'origine génétique de cette triple épine. Les trop fréquents croisements entre Anvers et Watermael donnent des Watermael à crête trop allongée et triple épine imparfaite ou des Anvers dont l'épine de crête, souvent raccourcie, a tendance à s'épaissir, se raccourcir et parfois se dédoubler.

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Extrait de l'ouvrage "Elevage sélection et standard des poules naines" édité par le Bantam Club Français -1994
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