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MODE et RACES
Il en est de l'élevage des poules naines, donc essentiellement de l'élevage dans un but ornemental ou sportif, tout comme de la mode lancée par les grands couturiers, c'est à dire qu'elle favorise certaines formes ou tendances selon l'engouement momentané des éleveurs. Si cela a peu d'importance pour la mode vestimentaire ‑question d'apparence et aussi de fortune 'est beaucoup plus dangereux dans le domaine de l'élevage car cela risque de mettre en péril certaines races ou variétés momentanément oubliées et délaissées.
Quelques races sont au dessus de la mêlée : la Bantam de Pékin et la wyandotte naine n'ont jamais lassé leurs amateurs et restent une valeur sûre dans l'élevage. Il n'en est cependant pas de même de leur répartition en diverses variétés. La Bantam de Pékin, race au type très affirmé, est évidemment plus facile à élever dans un coloris uni, tel le noir. Certains éleveurs ayant mené cette variété noire à un haut degré de perfection, tout le monde, vers 1994, a voulu élever du noir et les autres variétés ont été délaissées. Le B.C.F. a du intervenir en créant un titre de champion "autres que noires". Ce n'est qu'en 1997 que le résultat a commencé à se faire sentir avec une bonne répartition des variétés de cette race dans le championnat national de Tours. Quant à la Wyandotte naine, le type de la race est actuellement le mieux exprimé dans la variété barrée. Il serait souhaitable que les éleveurs se soucient d'améliorer le type dans les autres variétés (au lieu de favoriser le coloris) plutôt que de se précipiter tous sur la variété barrée qui ne présente actuellement aucune difficulté d'élevage en type ou en coloris, les souches de haut niveau étant nombreuses. J'ose espérer que ce n'est pas pour obtenir plus facilement des prix en exposition.
Mais il est plus dangereux que certaines races soient systématiquement abandonnées.
La Java est actuellement en pleine régression. C'est une race difficile : plumes larges, très petit poids à maintenir, poitrine très prononcée et surtout le très grand oreillon blanc glacé... tellement fragile!
La Hollandskriel, quasiment inconnue chez nous voici dix ans est en train de la supplanter parce que paraissant plus facile. Erreur superficielle commise par certains coureurs de coupes qui se sont retrouvés marris face à des juges connaissant bien la race.
Autre race très abondante voici trente ans et devenue victime de son excellente réputation facile à élever (à voir!), robuste et bonne pondeuse : c'est l'Ardennaise naine qui devient très rare dans nos championnats parce que trop classique de forme et de coloris. Dommage, c'est une belle race, plus difficile à réussir que l'on ne le pense et qui mérite mieux.
La Pictave n'est plus en danger mais a bien failli disparaître vers les années soixante. Elle a été créée dans la première moitié du siècle essentiellement pour couver des oeufs de faisans. Les incubateurs artificiels sont maintenant largement répandus jusque chez les plus modestes éleveurs et sont devenus beaucoup plus fiables. L'utilité de la Pictave décroissait. En plus des croisements hasardeux lui avaient fait perdre type et coloris pour ne devenir qu'une quelconque poule dorée. Heureusement l'action conjuguée d'associations avicoles poitevines et du Bantam Club Français a permis de lui restituer son coloris d'origine :"perdrix" et de relancer son élevage à titre sportif
Ces quelques exemples montrent que l'avenir d'une race peut parfois être compromis pour des raisons superficielles. Heureusement que certains inconditionnels savent conserver une race même si elle n'est plus à la mode, cela permet de la sauver quand ses effectifs diminuent dangereusement.
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Extrait de l'ouvrage "Elevage sélection et standard
des poules naines" édité par le Bantam Club Français
-1994
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